Sur l'accueil que l'Eglise catholique peut proposer à des personnes divorcées, ou remariées après divorce, ou à des couples non-mariés, intéressantes propositions du groupe JONAS de Lyon. Un document de 42 pages. Vous pouvez vous le procurer pour 6 euros en le demandant à christian.biot@aliceadsl.fr ou éventuellement à jonas-lyon@sfr.fr

Voir plus bas dans cette page le texte complet auquel fait allusion le document, page 38, en l'attribuant à un certain évêque Joseph Thomas (en fait Jean Charles T...)

Pour les femmes séparées ou divorcées il existe un mouvement chrétien, intitulé" RENAISSANCE". Elles s'y retrouvent dans l'amitié, peuvent s'y exprimer et être écoutées. L'évangile de re-naissance et de salut représente pour elles les clés d'un vrai soutien.

Deux adresses pour en savoir plus: Page Renaissance sur ce site < et site national de Renaissance

Réflexion approfondie sur les questions soulevées par certains textes de l'Eglise catholique romaine à propos des personnes séparées, divorcées ou divorcées-remariées. Vous pouvez demander ce document de 25 pages, lisibles sous PDF, à son auteur, Bertrand Michelet, résidant en Yvelines. Envoyez-lui un mail et il vous enverra gratuitement ce document par internet. Adresse mail de B. Michelet < bertrand.michelet@aliceadsl.fr >

 

Au service de l’amour

que Dieu aime.

Attitudes pastorales à développer avec ceux qui ont connu un échec

 

Le divorce a beau toucher environ 40 % des couples, il n’est pas banalisé pour autant. Comme le dit une avocate : « tant qu’un conjoint aura mal au ventre en apprenant que l’autre le trompe, l’adultère ne sera pas une réalité banale ».

Répudiations, divorces, abandon d’un époux par l’autre, autant de chocs et de blessures qui marquent les époux, leurs enfants, leurs familles, la société et la communauté chrétienne. À l’impression d’échec s’ajoute, chez les chrétiens, la conviction d’avoir commis une faute morale sanctionnée par une sorte d’exclusion de la vie ecclésiale, tout au moins de la communion eucharistique, et ceci, de manière définitive, impardonnable en cas de remariage.

Comme pasteurs nous sommes interpellés à ce sujet, et fréquemment accusés de représenter une discipline sévère, ignorant l’échec, la miséricorde et le pardon.

 

Appliquer d’abord quelques règles pastorales

 

- Écouter, recevoir, accueillir, laisser s’exprimer les personnes marquées par cet échec.

- Vivre un « temps de compassion ». « Jésus fut pris de pitié pour les foules, parce qu’elles étaient harassées et prostrées, comme des brebis qui n’ont pas de berger ». (Mat 10,36)

- Inviter la personne qui souffre à analyser son histoire, ses propres réactions, sans en rester à l’examen des torts du conjoint.

- Ne pas porter un jugement prématuré et aider la personne à s’abstenir, au moins dans un premier temps, de tout jugement y compris sur son éventuelle responsabilité.

- Rappeler une certitude : Dieu ne manque jamais de miséricorde envers ceux qui se tournent vers lui.

- Proposer un temps d’approfondissement spirituel. Il se peut d’ailleurs que celui-ci ait déjà commencé : la situation douloureusement vécue le suscite souvent sous forme d’un plus grand désir de croire, d’aimer, de prier. N’oublions jamais que l’Esprit de Dieu touche le cœur : « Pour ceux qui aiment Dieu, tout concourt au bien », dit St Paul, « même le péché », ajoutait St Augustin.

 

L’idéal sera de mettre en relations des foyers vivant harmonieusement leur vie de couple, avec des personnes répudiées, ou séparées ou divorcées et remariées. L’expérience prouve que de tels groupes soutiennent considérablement ceux et celles qui peinent dans la recherche d’une pleine fidélité à la perspective chrétienne du mariage.

 

Choisir résolument le cap de la miséricorde

 

Le Christ a toujours donné le dernier mot à la miséricorde. Il n’ignorait ni le commandement concernant l’adultère, ni les prescriptions régulant le droit de répudier. Mais, s’agissant de leur application aux personnes, il ne se contentait jamais de répéter les principes : il choisissait ce qui permettait aux personnes de progresser dans la fidélité à la loi de Dieu.

- À la femme prise en flagrant délit d’adultère, il va jusqu’à dire : « Personne ne t’a condamnée ? - Moi non plus, je ne te condamne pas ». Nous passons généralement trop vite sur cette phrase capitale, étonnante, lourde d’enseignement. Jésus n’a pas condamné celle qui avait commis un acte objectivement condamnable. Il n’a pas dit : je te pardonne, puisqu’elle ne sollicitait pas le pardon. À cette absence de condamnation il a ajouté : « Va ; désormais ne pèche plus ».(Jean 8,11) Nous ne méditerons jamais assez sur ce jugement porté par le Christ qui donne clairement la priorité au relèvement de la personne et à ses capacités de progresser en vivant mieux.

- Lorsque le prodigue revient, Jésus ne met pas sur les lèvres du père des paroles de réprobation sur le mal qu’il a fait, mais seulement des paroles constatant l’évolution intérieure du fils qui va lui permettre de se reconstruire : l’essentiel est bien là. « Il était mort, le voici revenu à la vie ». (Luc 15,24)

- Jésus a proclamé : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes leçons, parce que je suis doux et humble de cœur ».(Mat 11,28-29) Il a désapprouvé ceux qui « lient de lourdes charges et les mettent sur les épaules des hommes », « ceux qui ferment le royaume des cieux devant les hommes » (Mat 23, 4 et 13).

- Jésus a révélé les bases sur lesquelles seront jugées toutes les nations, autrement dit croyants et non croyants, (Mat 25, 34-41) et envoyé ses disciples à travers le monde pour «enseigner à garder tout ce qu’il a commandé » (Mat 28,20)

- Au soir du dernier repas, Jésus connaissait parfaitement l’état d’esprit de ses disciples, notamment Pierre et Judas. Trahison, reniement, abandon étaient déjà en germe. Et pourtant Jésus a choisi : « Prenez et mangez-en tous ». Il a choisi pour ce soir-là et montré la route à suivre envers « tous ».

 

Tout en refusant ce qui casse les couples unis par Dieu

- Le même Jésus a répondu sans aucune ambiguïté que la répudiation était contraire aux intentions de Dieu et que le vrai couple voulu par Dieu, marié en Dieu, uni par Dieu, pourrait-on dire, est celui qui résulte de la décision d’un homme et d’une femme de s’attacher l’un à l’autre, pour devenir une seule chair, une communion d’existence fondée sur un lien de confiance amoureuse. « De sorte qu’ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » (Mat 19.6, citant Genèse 2,24). Là seulement existe un vrai couple selon Dieu. Si cet engagement intérieur n’existe pas, même en cas de « passage à l’église », il n’y a pas mariage selon Dieu :fait également défaut l’intention de faire ce que fait l’Église. Tout est faussé à la racine.

- Jésus complète sa réponse en parlant symboliquement des eunuques pour inviter au non remariage lorsque fut cassé un couple véritablement uni par Dieu. « Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux à qui cela est donné…Que celui qui peut comprendre comprenne ! » (Mat 19, 11-12)

 

« Que celui qui peut comprendre comprenne ! »

- La perspective encouragée dans l’Église romaine consiste à solliciter un jugement sur la validité du mariage contracté et sur la bénédiction possible d’un second mariage religieux. Rares demeurent ceux qui s’engagent sur cette voie. Dommage, car l’expérience prouve que de nombreux mariages furent invalides, pour diverses causes. Le constater ferait mûrir les mentalités. Mais beaucoup reculent devant la longueur de la procédure ou préfèrent ne pas réactiver intérieurement un passé déjà pénible à supporter.

- N’hésitons jamais à le dire : si le divorce est une faute, pesant lourdement sur la conscience, cette faute peut être « reconnue, au sens d’avouée », et pardonnée, même à celui qui en a porté totalement la responsabilité. Trop de chrétiens pensent encore qu’ils ne peuvent plus communier puisqu’ils « sont divorcés ». À plus forte raison, l’époux abandonné, répudié, qui a dû accepter ensuite le divorce, ne doit pas se croire exclu de la communion eucharistique, du sacrement du pardon et de l’ensemble des missions chrétiennes dans l’Église. Il revient aux pasteurs d’éclairer plus largement sur ce point les consciences et l’opinion.

- Celui ou celle qui a rompu l’alliance contractée devant Dieu et qui, par la suite, s’est remarié et vit depuis un certain nombre d’années avec un nouveau conjoint, ne doit pas se considérer comme définitivement exclu de l’Église ou de la vie chrétienne. Plus que d’autres, il a besoin d’être soutenu pour vivre un discernement personnel. L’aider à se laisser juger, éclairer par le Seigneur : voici l’attitude pastorale prioritaire. Elle lui permettra de s’en remettre à Dieu, qui le connaît parfaitement, de regretter ce qu’il a fait de mal, en le sachant et en le voulant, de reconnaître honnêtement ses torts, d’en solliciter intérieurement le pardon pour recevoir la paix de sa conscience. Cette juste attitude rend possible un approfondissement spirituel de son couple actuel. Si les nouveaux époux croient que l’Esprit de Dieu les accompagne, ils découvriront ce qui plaît au Seigneur. Et si la communauté chrétienne prie à cette intention, chacun grandira, en Église, dans les justes relations qui conviennent entre pécheurs sans cesse pardonnés par le Seigneur.

- Le « catéchisme de l’Église catholique » précise, au n° 1650 : « si les divorcés sont remariés civilement, ils se trouvent dans une situation qui contrevient objectivement à la loi de Dieu. Dès lors, ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique, aussi longtemps que persiste cette situation ». Son but étant de souligner l’aspect objectif de la situation, il n’évoque pas les conditions indispensables pour que la faute soit subjectivement imputable. Il est indispensable de lire les numéros 1857 à 1861 pour parvenir à un juste discernement moral. Ce que l’on fait d’ailleurs tout naturellement à propos de cette autre situation permanente et objective de péché grave, celle contre l’unité, qui affecte les chrétiens ; qui en tirerait la conséquence « qu’ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique aussi longtemps que persiste cette situation » ?

- Si, demain, les diverses Confessions chrétiennes progressent significativement vers l’Unité que Dieu veut, de nouvelles perspectives seront énoncées qui feront se rejoindre, mieux qu’aujourd’hui, justice et vérité, fidélité et miséricorde, importance et promotion du mariage selon la révélation chrétienne pour le bien de notre temps tellement désemparé devant cette question de l’amour fidèle entre les personnes (1)

 

Jean Charles Thomas

Ancien évêque d’Ajaccio et de Versailles

(Texte écrit pour la revue des Fils de la Charité, août 2005)

 

 

 

(1) On en trouvera un exemple dans le livre intitulé « Le sacrement de mariage entre hier et demain », 17 collaborateurs sous la direction de Louis-Marie Chauvet, éditions de l’Atelier, février 2003, 332 pages.

 

Vu du GHANA

" CHEZ NOUS, ON PEUT CÉLÉBRER LE MARIAGE SELON LE RITE TRADITIONNEL OU SELON LA MODALITÉ CIVILE ET LE DIVORCE EST AUTORISÉ DANS LES DEUX CAS" (ceci décrit la législation "civile")

LES CHRÉTIENS, de leur côté, DOIVENT EN OUTRE CÉLÉBRER LE MARIAGE (qui est déjà valable du point de vue civile et traditionnel ) à l'église, comme SACREMENT INDISSOLUBLE ET PERMANENT.

Ceci crée des problèmes à de très nombreux fidèles. Ceux qui se sont mariés selon le rite traditionnele hésitent à se marier de manière sacramentelle, c'est-à-dire à l'église, parce qu'ils savent qu'ils ne pourront pas divorcer...C'est pour cela qu'ils ne peuvent pas recevoir la communion, et c'est le problème que je dois affronter le plus fréquemment au cours de mes visites pastorales...

Au Ghana, nous avons décidé de renforcer les quatre tribunaux ecclésiastiques....Ils auront pour tâche d'examnier les cas de ces fidèles qui ne peuvent pas s'approcher de l'Eucharistie parce que, par exemple, notre système familial patrilinéaire et matrilinéaire a été injustement imposé aux époux....Il leur reviendra alors de présenter aux évêques une requête d'éventuelle dispense....Certaines d'entre elles pourraient être accordées par les évêques eux-mêmes...C'est justement pour faciliter la solution de ces problèmes que nous entendons demander des dispenses particulières au Saint Siège"...

Cardinal Peter Kodwo Appiah TURKSON, archevêque de Cape Koast (Ghana), à l'occazsion du Synode romain sur l'eucharistie, interrogé par "30 jours", octobre 2005, page 57)

 

Vu d'AFRIQUE ( NIGERIA)

"Nous sommes habitués à dire qu'il y a des pécheurs qui ne doivent pas s'approcher de l'Eucharistie. Et généralement, en Occident on pense dans ce cas aux divorcés remariés, et, dans les pays de mission, aux polygames. On s'est demandé si ce sont là les seuls péchés graves. Le divorcé ne peut recevoir la communion, mais celui qui opprime, celui qui exploite, l'homme politique responsable de la souffrance et de la mort de milliers de personnes qui entre, les mains jointes, à l'église ou qui a une femme pieuse est-il autorisé à recevoir la communion ? Celui qui use du pouvoir public contre la liberté ne peut recevoir l'Eucharistie...Mais c'est un discours difficile"

John Olorunfemi ONAIYEKAN

archevêque d'Abuja (Nigeria) et président du symposium des Conférences épiscopales d'Afrique, à l'occasion du Synode sur l'eucharistie, Rome 2005, dans "30 Jours", octobre 2005, page62)

 

Accéder au Pardon

et à la communion Eucharistique ?

 

1. Les personnes divorcées, ou répudiées peuvent communier.

Ceux et celles qui ont divorcé civilement ne sont pas exclus de la communion eucharistique. Seul un manque d'information a répandu cette cette idée dans la pensée d'un certain nombre de catholiques. Même si le divorce a donné lieu à des actes gravement contraires à la morale chrétienne, il peut être pardonné dans le sacrement de réconciliation et la communion eucharistique et non seulement possible mais recommandée comme à tous les disciples du Christ.

2. Le problème demeure pour ceux qui ont divorcé et se sont ensuite remariés civilement.

Voici ce qu'écrivaient à ce sujet les membres catholiques de la commission de pastorale familiale dans le diocèse de Versailles au cours de l'année 1997. ("Accueillir et comprendre les couples blessés dans leur amour, seconde partie, pages 29 à 33)

( Texte ci-dessous)

 

Au JAPON ?

Depuis plusieurs dizaines d'années, en accord Rome (tel ou tel Dicastère) des non-baptisés sont admis à l'église pour un temps de prière le jour de leur mariage, temps présidé par un prêtre. La communauté catholique latine locale les prépare à cette cérémonie dans l'esprit de la préparation des baptisés catholiques au mariage. Leur mariage (civil) est reconnu par le catholicisme comme valide et indissoluble, mais non sacramentel.
Ils sont reconnus comme époux et non pas comme concubins...

Un certain nombre de chrétiens se demandent si cette manière de prier dans une église (sans célébrer le sacrement de mariage) ne pourrait pas être autorisée pour ceux et celles qui ont été baptisés, bébés, et qui n'ont jamais accédé à la foi chrétienne . Ils sollicitent un temps de prière à l'église le jour de leur mariage civil: faut-il les considérer comme des "concubins" ? (dans la logique de la position catholique adoptée en 1563, à la fin du Concile de Trente, pour lutter contre les mariages clandestins: il fut alors décidé de ne plus reconnaître comme valide le mariage des baptisés qui n'aurait pas été célébré dans une église, devant un prêtre ayant un pouvoir reconnu et deux témoins. Telle est la formalisation rendue alors obligatoire pour tous les baptisés de l'Eglise latine: ce que beaucoup appellent "passer par l'église" et qui serait la base essentielle du mariage valide entre catholiques. Ce qui s'avère lourd de conséquences lorsque un divorce civil intervient après la cérémonie de mariage à l'église...alors que les baptisés, non passés par l'église au moment de leur mariage civil, sont admis à se marier à l'église après un divorce civil. )

La seule logique institutionnelle et canonique s'avère incapable de régler , à elle seule, tous les problèmes posés par le mariage.

Les limites de l'accueil en Église tiennent finalement à la non-participation aux sacrements du Pardon et de l'Eucharistie. Nous ne pouvons pas et ne nous voulons pas traiter à la légère cette question difficile.

Le Pape Jean-Paul II suggère une voie que nous ne pouvons pas passer sous silence.

La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie à la communion eucharistique- peut être accordée « à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance.-.et sont sincèrement disposés à une forme de vie qu; ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique, concrètement, que, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par exemple l'éducation des enfants - remplir l'obligation de la séparation, ils prennent rengagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux» ( Familiaris consortio, n° 84)

L'Eucharistie est sacrement d'unité et de communion avec le Christ. Le sacrement du mariage fait, des époux l'un des symboles de l'amour fidèle unissant le Christ et l'Église. Une grande harmonie relie ces deux sacrements d'Alliance. Faut-il, pour autant, en déduire que cette solution demeure la seule solution et que nos frères et nos sœurs divorcés, remariés dans une union devenue stable, doivent être irrémédiablement tenus à distance de la communion eucharistique?

* Sur ce point particulier, rappelons d'abord un passage important de «Familiaris Consortio»:

"L'Église, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut abandonner à eux-mêmes ceux qui, déjà unis dans les liens du sacrement du mariage, ont voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.» (Familiaris Consortio -1981- N° 84)

* La Conscience : voix de Dieu, le vrai Juge

Nous ne pouvons pas parler de la situation des divorcés-remariés face à la Réconciliation et à l'Eucharistie sans parler du rôle capital de la conscience individuelle.

" Présente au cœur de la personne, la conscience morale lui enjoint, au moment opportun, d'accomplir le bien et d'éviter le mal. Elle juge les choix concrets, approuvant ceux qui sont bons. denonçant ceux qui sont mauvais .... elle comprend la perception des principes de la moralité, leur application dans les circonstances données par un discernement pratique des raisons et des biens et, en conclusion, le jugement porté sur les actes concrets à poser ou déjà posés. " (Catéchisme de l'Église catholique 1992 - N° 1777 et 1780)

 

Éléments pour éclairer le jugement de conscience:

Les trois pages qui suivent sont extraits de la finale du livre " Laissez-vous réconcilier " de Mgr Jean-Charles Thomas, Évêque de Versailles pour les Yvelines, Septembre 1991 (texte amélioré en 1992 et publié par l'évèché de Versailles en colonnes synoptiques reproduisant la position de plusieurs évêques allemands, 11 juillet 1993)

«Je vous invite à relire d'abord ce qu'en dit le Pape Jean-Paul II dans son Exhortation apostolique post-synodale de décembre 1984. («Réconciliation et pénitence dans la mission de l'Église aujourd'hui», Editions du Centurion, 1984, n°34)

II souligne, en accord avec les Pères du Synode de 1983, deux principes également importants : «Le premier est le principe de la compassion et de la miséricorde ...(qui consiste à chercher) toujours à offrir, autant qu'il lui est possible, la voie du retour à Dieu et de la réconciliation avec Lui. L'autre principe est celui de la vérité et de la cohérence».

* L'Église catholique n'oublie pas la réponse du Christ à ceux qui lui demandaient si les époux pouvaient se séparer : «Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni» ( Mat. 19, 1-12). En fidélité à cette Parole, l'Église dit qu'aucune autorité humaine, fût-ce la sienne, ne peut dissoudre le mariage des baptisés. Pour sa part et en conséquence, elle ne se reconnaît pas le droit d'accorder à un nouveau couple, après divorce, qualité de mariage catholique.

* Des époux séparés peuvent demander à l'Église d'examiner la validité de leur mariage. Lorsque l'Église reconnaît invalide ce mariage, il leur est possible alors de célébrer un mariage catholique.

 

* En célébrant le mariage des baptisés, l'Eglise reconnaît l'engagement des époux de vivre dans l'amour et leur rappelle qu'ils prennent la responsabilité, devant l'Eglise et la société, de signifier l'amour de Dieu pour le monde, du Christ pour l'Eglise et de Dieu pour son conjoint.

* Rompre un mariage est donc un acte grave- La séparation des époux, ainsi unis devant Dieu, les blesse, blesse l'Eglise et fragilise la société.

Cette séparation a pu intervenir soit du fait des deux époux, soit du fait de la responsabilité grave d'un seul, l'autre devenant séparé sans qu'il y ait faute de sa part.

* Après avoir ainsi rompu un mariage, constituer un nouveau couple, soit avec un célibataire ou un veuf, soit avec un autre conjoint divorcé est un acte grave. Il est lourd de conséquences pour les époux, leurs enfants, l'Eglise et la société.

* II n'en reste pas moins que, comme tout homme et tout chrétien, les époux divorcés-remariés restent soumis au jugement de leur conscience qu'ils ont le devoir d'éclairer.

- En effet, nul ne peut être jugé en état de séparation avec Dieu (état de péché mortel) pour un acte même grave, qu'il a réalisé sans avoir conscience de sa gravité ou parce que, à ce moment de son existence et de son évolution personnelle, il ne voyait pas d'autre issue possible.

- Dans sa miséricorde. Dieu les appelle, comme tous les pécheurs, à entrer dans un chemin de conversion, de pardon et de réconciliation.

* L'Eglise, parce qu'elle est sacrement de la Miséricorde de Dieu, se doit de les y accompagner par:

. la bienveillance fraternelle de tous les chrétiens,

. la prière pour les pécheurs,

. la célébration du Jour du Seigneur,

. les offres de participation à la vie de l'Eglise et au service des frères humains.

* L'Eglise se doit aussi de les aider par l'éducation de leur conscience dans ce retour à Dieu qui n'a jamais cessé de les aimer ( Luc 15).

Dieu seul est Juge de l'homme qui retourne vers Lui et accueille la reconciliation qu'il lui propose. Dieu peut donc avoir pardonné. Cependant, l'Eglise catholique romaine ne se reconnaît pas le droit de célébrer ce pardon par le sacrement de la Réconciliation.

* Plusieurs éléments doivent intervenir ensemble pour éclairer ce «jugement de conscience»

1. La recherche de clarification sur le premier mariage.

En cas de doute sur sa validité et grâce à un entretien avec une personne qualifiée, il s'agira non seulement d'un examen sur la vatlalte de ce mariage, mais surtout d'une relecture de sa vie pour s'interroger loyalement sur la qualité des essats de réconciliation entre époux. Quelle que soit la conclusion de cet examen, il se peut qu'un des conjoints, après une loyale recherche, demeure convaincu de la nullité du mariage en conscience et en toute bonne toi. (cf. Familiaris Consortio, 1982, n° 84)

2. La reconnaissance des dommages causés par la séparation.

Chacun doit faire des efforts constants pour maintenir une attitude de charité et de justice envers le premier conjoint et les enfants de la première union. L'aveu de la part de responsabilité qui appartient à chacun ouvre toujours le chemin du pardon. La demande de pardon et le désir de pardonner en retour constituent un des signes de la conversion du cœur et du retour vers Dieu. «Pardonne-nous nos torts envers Toi comme nous-mêmes avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous» (Mat. 6, 12-15).

3. L'attitude non agressive envers le précédent conjoint, ou envers l'Eglise.

Passer de la revendication et de la colère à une attitude d'acceptation du réel et de compréhension de l'Evangile et de l'Eglise est le signe d'une vraie conversion qui commence dans l'épreuve elle-même. Peuvent aussi être considérés comme vivant une attitude équitable ceux qui ne taxent pas d'intransigeance l'Eglise, même quand elle n'a pas reconnu la nullité du premier mariage en application des principes canoniques régissant la validité du mariage.

4. La durée et la qualité du second couple.

S'il s'avère stable, par exemple depuis une dizaine d'années, paisible, fidèle, le jugement de conscience doit en tenir compte. La relation aux enfants et le soin apporté à leur éducation constituent également un élément de jugement favorable.

5. La qualité de la vie spirituelle des époux divorcés-remariés.

Elle constitue l'une des marques les plus certaines de la «bonne foi» chrétienne.

Il ne manque pas de divorcés-remariés qui ont pris conscience de la faiblesse de leur vie chrétienne passée et qui ont été poussés intérieurement à une vie de foi beaucoup plus forte à partir de leur second mariage, individuellement ou en foyer. Ils prient plus souvent, se nourrissent de la Parole de Dieu, célèbrent le dimanche en allant à la messe régulièrement, se reconnaissent humblement pécheurs appelés au pardon, éduquent leurs enfants selon la Foi. d'une manière plus décidée que jadis, participent à l'évangélisation, se montrent assidus à des groupes de prière ou d'apostolat.

Comment ne pas reconnaître, avec eux, que ce progrès est non seulement l'œuvre d'une conversion intérieure mais aussi de l'Esprit Saint qui souffle où II veut et quand II veut ? (Jean 3, 8)

6. Le dialogue avec d'autres chrétiens est un dernier élément dont il faut tenir compte.

Il prouve aux divorcés-remariés l'ouverture et la sincérité de leur recherche, permet de rompre l'impression d'un rejet loin de l'Eglise ou d'une exclusion: il donne aux baptisés des éléments complémentaires de jugement de conscience, permet un discernement spirituel sur leur «état d'âme» et leur relation à Dieu: de toutes façons, il rompt l'impression d'une exclusion et d'un rejet de la Communauté des chrétiens.

* Lorsque, sur ces six points pris ensemble, le jugement de conscience est largement positif, il devient signe que les époux divorcés-remariés ne sont pas en état de rupture avec Dieu mais proches de la communion avec Lui.

Les aider à en prendre conscience et à en tirer de bonne foi, eux-mêmes, toutes les conséquences pour leur vie chrétienne, après en avoir parlé avec d'autres chrétiens, constitue une voie à laquelle nous devons penser, eux et nous. Elle est une voie de miséricorde et de vérité à la fois pour les divorcés-remariés et pour la Communauté chrétienne tout entière.

Elle ne change pas la situation canonique ou officielle des divorcés-remariés mais elle éclaire et promeut leur liberté de conscience.

Elle peut les aider à progresser spirituellement dans la paix du cœur en s'en remettant à la miséricorde de Celui qui, seul, juge les reins et les cœurs et jugera finalement nos existences de pauvres pécheurs, pardonnes et réconciliés dans la Mort et la Résurrection du Christ.

Elle nous fait tous progresser sur le chemin de la Miséricorde de Dieu à l'égard de tous les hommes».

(Fin du texte de Mgr Thomas, 1991)

 

RÉPUDIER la femme

de sa jeunesse ?

Environ 450 ans avant Jésus-Christ, un prophète anonyme à qui fut donné le nom de "Mon Messager", ou "MALACHIE" luttait déjà contre la répudiation trop fréquente et, alors permise aux époux seulement contre leurs femmes.

"Vous vous étiez engagés devant le Seigneur envers la femme épousée dans votre jeunesse. C'était votre compagne, vous vous étiez liés à elle, et pourtant vous l'avez trahie. Le Seigneur n'a-t-il pas fait de vous un seul être avec elle, par le corps et par l'esprit? Et que souhaite ce seul être? N'est-ce pas d'avoir des enfants accordés par Dieu? Prenez donc garde à vous-mêmes, ne trahissez pas la femme épousée dans votre jeunesse. Je hais la répudiation. Répudier par haine c'est se rendre coupable de violence, dit le Seigneur Dieu d'Israël et de l'univers. Prenez donc garde à vous-mêmes et ne trahissez pas vos engagements" (Malachie 2.14-16)

JÉSUS de NAZARETH rappellera les intentions de Dieu, créateur du couple (Mathieu. 19)

En octobre 2007, au Vatican, Madame BACHELET, président du CHILI, déclare:

« C’est pour moi, disait-elle, un grand privilège que d’être venue aujourd’hui en visite, en audience chez le pape, et en tant que présidente du Chili d’avoir la possibilité de lui raconter ce que nous voulons faire et ce que nous sommes en train de faire au Chili. Je remercie l’Eglise catholique pour son action dans mon pays dans les moments difficiles, durs, y compris à l’heure de la démocratie. Nous avons beaucoup parlé et en profondeur, sur des thèmes très importants pour l’Eglise et pour mon gouvernement : nous voulons que le pays grandisse, qu’il soit moderne, et qu’il puisse se charger des dilemmes de la modernité, des familles qui se défont, des familles avec un seul parent, phénomène qui laisse parfois les enfants à l’abandon, en les conduisant ensuite à la drogue et à la violence. J’espère vraiment, dans ce domaine, pouvoir travailler avec l’Eglise, avec les forces sociales et syndicales, et la société civile, pour fortifier notre famille et pour construire un pays meilleur économiquement, mais aussi humain et plein de valeurs »

RÉPUDIATION, DIVORCE, FAMILLES RECOMPOSÉES: ce n'est pas neutre ! Si 50% des couples, en France, sont affrontés à ces difficultés, ce n'est pas un progrès humain, spirituel, religieux, éducatif, social...C'est une réalité douloureuse, signe d'un échec dans la façon d'aimer ou de s'engager...Raison de plus pour PRÉVENIR, et pour AIDER les guérisons de l'amour. Mais la juste attitude ne peut pas être d'ajouter exclusion et rejet à ce qui est déjà si pénible.

 

 

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